Pendant bien longtemps, les émotions ont constitué un véritable tabou dans le monde professionnel, sous prétexte de rationalité et technicité. Or elles deviennent de plus en plus étudiées, considérées et analysées, ceci afin de déterminer leur importance et leur implication au sein des valeurs d’entreprise. Y a-t-il un lien direct entre l’action et l’émotion, quels sont les enjeux auxquels les managers doivent se confronter ?
Les émotions dans le contexte professionnel
Au cœur du travail, les émotions régulent autant l’implication dans le travail que l’action humaine. Leur gestion est devenue un véritable enjeu pour le management, en particulier pour gérer les changements, l’autonomie, l’adaptation, mais aussi la gestion d’équipe multiculturelles ou transversales. En soi, l’émotion est le moteur d’adaptation face à chaque opportunité qui se présente. Le fait de montrer ses émotions au travail aura représenté durant très longtemps un signe de faiblesse. Dans un monde idéal, on devrait pouvoir faire preuve d’un esprit rationnel et objectif, et réfréner ses émotions. Or, la répression de celles-ci peut occasionner des pathologies et troubles psychosomatiques non négligeables. On distingue également le fait de ressentir, reconnaître et exprimer les émotions, qui sont trois éléments distincts.
Les manifestations des émotions
La façon dont les émotions se manifestent peut prendre trois formes : les manifestations comportementales, psychiques et physiologiques. Elles affectent manifestement et à des échelles différentes les capacités cognitives mais aussi les capacités de jugement, modifiant la représentation qu’on se fait de la situation, des autres mais aussi de soi-même. On considère que chaque expérience est constituée de ces trois différentes formes de manifestations avec des intensités variables. De plus, chaque action ou prise de conscience peut modifier son analyse de la situation vécue, ce qui peut sensiblement perturber le travail.
L’acceptation des émotions dans le contexte professionnel
Le management aurait avantage à prendre en compte de plus en plus les émotions et les analyser afin d’en conclure des informations sur les personnes ainsi que sur les situations contextuelles, ceci pour favoriser l’investissement au travail. En les acceptant et les intégrant, on peut améliorer la performance globale à l’échelle individuelle et collective.
Pourquoi est-ce important :
- Une émotion permet de prendre conscience de sa représentation personnelle
- Le vécu émotionnel est un mode d’information qui permet d’analyser différents enjeux
- Le travail est, en soi, une source d’émotions fortes (réussite, échec, accomplissement, objectifs)
- Innées, elles sont indissociables des relations humaines et de l’évolution du monde professionnel
- Savoir les écouter permet d’orienter les comportements dans des directions rationnelles, mais aussi de réguler les émotions par l’empathie, et d’accepter un espace d’implication personnel et créatif
- Valorisées, elles apportent de la satisfaction dans le sentiment d’appartenance à un groupe social
Les défis du management
Les sources de satisfaction et l’équilibre personnel viennent bien souvent de la qualité d’écoute du management, dont le rôle est particulièrement majeur pour créer de la motivation. Lors de changements importants au sein des valeurs de l’entreprise, ces évènements souvent vécus comme des ruptures amènent à une démotivation, voire dans les pires cas des émotions proches d’un processus de deuil. En développant le principe de prise en compte des émotions au sein de l’entreprise, le manager sera en mesure d’encadrer, développer une meilleure communication mais aussi d’éviter les situation critiques de rationalisation non-productives. Le tout permettant de développer un environnement conscient, serein et offrant la possibilité à chacun de se réaliser.
